Aoife Nessa Frances

À propos de

" Une poésie venue de l'âme, plongeant ses racines dans le sol irlandais "

Aoife Nessa Frances (prononcez « ii-fa ») débute sa carrière musicale en 2013 comme membre de l’acclamé groupe shoegaze dublinois Princess. Le duo avait tout pour percer, mais au bout de deux ans, Princess se sépare. Et la chanteuse est réapparue quelques années plus tard, dans un style bien différent.

Cette révélation en solo voit Aoife Nessa Frances mélanger inspirations contemporaines et racines ancestrales. Elle puise dans la folk et dans une nostalgie des sixties psyché, tout en évoquant ses propres expériences au long de textes profondément personnels. Par exemple, sur son premier album sorti en 2020, Land Of No Junction (un jeu de mots sur le nom – mal prononcé – de la ville galloise de Llandudno Junction), et approuvé par Pitchfork, on trouve le titre “Geranium« , un morceau chargé de doubles sens. Dans le refrain, Aoife chante : «  Fleur de verre dans un tiroir vide, pourquoi jeter les choses que l’on a cueillies ?« , comme pour évoquer ses angoisses accumulées. Ces textes qui allient poésie et messages soigneusement dissimulés, délivrés au long de chansons aux textures joliment variées, sont caractéristiques de son style. De quoi donner encore plus de force à certaines de ses paroles en forme de claques, comme quand elle s’attaque au référendum irlandais de 2018 sur l’avortement dans « Blow Up« , où elle chante « Fatiguée d’être un humain, inférieur à un homme « .

Sur son album suivant, Protector, Aoife Nessa Frances se rapproche de la nature. Les disques vinyles sont même vendus avec de l’encens ! Il est ainsi possible de s’en imprégner tout en l’écoutant chanter des odes à la côte atlantique irlandaise, réputée pour sa beauté et sa rudesse. Une fois de plus, le disque a suscité un intérêt international. La délicate interprète, nouvellement signée chez Partisan (Fontaines DC, Laura Marling, IDLES), abandonne son côté plus personnel et politique pour privilégier la création d’une ambiance. Une combinaison de beauté envoûtante et quête semi-mythique de sens dans la solitude.

Dans « This Still Life« , par exemple, elle chante son intégration dans l’ouest irlandais, rigoureux, rural et peu animé. Cela en lien avec sa quête pour trouver sa place. Elle chante “J’ai pris un bateau pour Mayo, j’ai nagé au large de l’île, j’ai attendu que le soleil se couche et baigne mes réponses.”

De la manière la plus simple qui soit, Aoife Nessa Frances fait appel à des instruments divers, à son imagination débordante et à un sens aigu de la poésie pour peindre un paysage qui lui est propre. Si bien qu’elle laisse penser que c’est un jeu d’enfant ! De manière générale, sa musique est fermement ancrée dans la tradition narrative irlandaise, soulignant de superbes parallèles entre les humains et les lieux qui les façonnent. Douce tout en sachant remettre en question, Aoife a le don des paroles tranchantes. Autant de baisers en forme de coups de poing.