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Sugar For The Pill

Pop / Grèce (Athènes)
Sugar For The Pill
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Sugar For The Pill

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Indie shoegaze

" Petit guide pratique sur la renaissance du shoegaze "

J’ai une passion pour le post-punk et le shoegaze. Il suffit qu’il y ait des guitares saturées, des sons psychédéliques et oniriques, des voix cristallines et délicates, et je suis tout de suite conquise. Mais, pour garder mon intérêt, il me faut quelque chose en plus de la part d’un nouveau groupe indie-dream. Des sentiments, sans pour autant tomber dans la nostalgie pure ; raviver mes souvenirs d’adolescence, mais avec un je-ne-sais-quoi supplémentaire. Le groupe grec Sugar For the Pill répond parfaitement à ces demandes. « Now this city is ours. Here, in some way, we are young forever » (« Maintenant, cette ville est à nous. Ici, d’une certaine manière, nous resterons jeunes à jamais »), chante Vana Rose sur le dernier titre du groupe, « Colours » (mai 2023), à propos de la jeunesse et du sentiment d’être coupé du monde, reliant musicalement et textuellement la génération de Rose bonbon à celle de Sex Education.

Sugar For The Pill compose intelligemment ses chansons à partir d’un certain nombre de traits empruntés aux grands noms du shoegaze, avec un petit faible pour Slowdive, icône du début des années 90 qui leur a servi d’inspiration au moment de nommer le groupe. Ils ont recours à des harmonies vocales atmosphériques, à des guitares bourrées d’effets et à une production teintée d’ambient, délicate mais jamais frêle.

Mais surtout, ils s’inscrivent dans la lignée de The Cure et de la vague éthérée initiée par Cocteau Twins, qu’ils transforment d’une manière tout simplement géniale. Fondé à Athènes en 2020, le groupe a sorti son premier album officiel, Wanderlust, en 2022. Un disque tenant ses promesses tout au long de ses dix titres, avec des accroches qui ne faiblissent pas (par exemple, le rythme entraînant de « Quicksand », le refrain frénétique de « Drink Conium » ou encore le minimalisme de « Falling Back To You »). S’en dégagent une sensation de plénitude (on pense ici aux crescendos éblouissants, portés par une basse et une batterie persistantes), mais aussi une certaine fragilité, comme si les mélodies risquaient de s’effondrer sous nos yeux. Magistrale et riche en émotions, il est impossible de ne pas écouter, puis revisiter, leur musique.